En 2007 sortait Hitman, première adaptation ratée du jeu vidéo éponyme, la faute, notamment, à un scénario bancal d’un certain Skip Woods qui occultait tout ce qui faisait la sève de la franchise.
Et cet été nous parvient Hitman – Agent 47, un reboot disgracieux réalisé par Aleksander Bach, dont c’est le premier film, et …
Sérieusement ? Hollywood, vous n’apprenez donc jamais de vos erreurs ? Bref, c’est parti.

À peine installé sur mon siège qu’un malaise s’installa, quelques regards gênés avec les autres, quelques haussements de sourcil, je sentais la salle crispée, j’entendais des râles de désespoir de part et d’autre, des pleurs en provenance du premier rang… Quand enfin l’écran redevint blanc.
La salle souffla, l’agonie stoppa net et tout le monde reprit son calme.
Eh bah, la bande-annonce du prochain Aladdin avec Kev Adams, ça fait quelque chose.
Une dernière information nous apparut à l’écran avant que le film ne commence :
Kev Adams sera présent en personne à l’avant-première
J’empêchai alors rapidement une âme sensible devant moi de s’étouffer avec un popcorn, puis une autre à l’arrière de manger mon siège.
Devant l’ampleur des réactions générées, le projectionniste nous afficha une lettre d’excuses, et très vite, lança le film.
Le film débute comme celui de 2007, voilà qui commence bien, par le biais d’un bref flash-back récapitulatif expliquant ce que sont les agents, tout ça tout ça. On nous apprend donc que le créateur du programme visant à fabriquer des assassins génétiquement modifiés, le Dr Litvenko, a eu peur de sa création et s’est enfui, laissant sa fille et ses couilles derrière lui. Au cours des années, de nombreuses organisations ont tenté de reproduire le programme « Agent », en vain.
Seule une société du nom de Syndicat (Tiens ça me rappelle quelque chose, étrange..) en vient à se dire que tiens, peut-être que mettre la main sur ce bon vieux docteur serait pas une bête idée dis-donc.
Et puisqu’il est introuvable, le Syndicat décide d’utiliser un bullshitomètre (comprendre mettre en commun une photo d’époque de lui, de sa femme et d’un autre pignouf afin de créer une représentation de sa fille telle qu’elle est actuellement), eh bah, c’est diablement fort, de la bonne sf comme je les aime.
Mais fort heureusement arrive un certain 47, l’un de ces agents super rapide, super fort, super intelligent et super chauve, qui parvient à défoncer tout ce beau monde à l’aide de… d’une appli mobile ? En effet en quelques glissements de doigt sur son portable, notre agent hacke les systèmes ennemis, traque les véhicules qui s’enfuient, et commande à un fusil de sniper de tirer dans la margoulette des méchants. S’ensuit un rapide échange de coups de feu, au sein d’un montage tout aussi rapide.
C’est simple, j’ai cru que quelqu’un se mettait à danser devant l’écran mais en fait non. L’épilepsie, c’est pas cool.
Bien entendu l’agent 47 gagne, met la main sur les données sensibles et peut enfin repartir, et au ralenti je vous prie.
Nous retrouvons maintenant une jeune femme à Berlin, elle se nomme Katia et recherche son père à l’aide des divers documents d’une salle des archives. En partant, on remarque que la demoiselle semble capable de repérer des choses à priori indécelables par un humain normal, comme des sons, des voix lointaines, ou encore de la qualité dans une chanson de Maître Gims.
Alors, super-pouvoirs ou.. Autre chose ? Quel suspens insoutenable. Mentionnons toutefois le fait qu’elle est suivie de près par un homme ressemblant étrangement à Spock des derniers Star Wars, et ça, c’est pas commun.
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Notre demoiselle se rend alors chez un dealer de faux passeport, qui lui en tend un tout pourri en échange d’une liasse de billets.
« Nan mais ho c’est quoi cette merde ?
– Si tu voulais mieux fallait payer plus connasse, maintenant barre-toi.
– Et si je dis à tout le monde que vous faites de la merde ?
– Ah mince je n’avais pas pensé à ce que tu me dises ça, me voilà bien embêté derrière mon comptoir.
– ….
– Bon bah tiens j’avais justement fait un passeport plus joli au cas-où tu userais de ta super-intelligence, et me demande pas pourquoi j’en ai fait un moche et un beau surtout.
– Ok. »
Quand je pense que quelqu’un, quelque part, a été payé pour rédiger ce dialogue.
De retour chez elle, Katia pleure : « Mon premier rôle principal au cinéma, pourquoi a-t-il fallu que ce soit dans ce film ? » se dit-elle, très probablement, avant de regarder ce fameux mur de film d’agents secrets recouvert de morceaux de cartes, de coupures de journaux etc etc.
Puis elle se dit que bon, ça commence à bien faire tout ça, alors elle part, sans oublier sa carte géante et l’argent caché dans le frigo (ce qui n’est pas très original soyons clairs, Sheshounet fait pareil avec l’argent des abonnés)
Bon, par contre elle n’est pas über-intelligente à temps plein la demoiselle, si bien qu’elle a beau prendre plein de machins qui pourraient effectivement conduire à elle, elle oublie malencontreusement la seule et unique carte, sur son bureau, qui indique le lieu où elle se rend là maintenant tout de suite, (elle a hésité à y ajouter un post-it pour donner une heure de rendez-vous, avant de se dire que c’était un peu trop con quand même) 47 tombe donc dessus et la suit.
Katia arrive dans le métro et est accostée par Spock, qui la met en garde contre le curieux personnage qui marche au ralenti un peu plus loin :
« Regardez sa démarche ! Regardez les ombres de son manteau ! (véridique) Regardez son crâne dégarni, l’absence d’émotions sur son visage, sa ressemblance avec Jean-Pierre Coffe ! Il est là pour vous tuer, venez avec moi ! »
Comme il est vrai que croiser un chauve qui marche au ralenti n’arrive pas tous les jours dans une vie saine et prospère, Katia se laisse embarquer. S’ensuit une baston entre Spock et 47, dont ce dernier ressort vainqueur mais ne cherche jamais à tuer son opposant, bah non écoute, c’est pas du tout ton boulot t’as raison. Spock finit par reprendre la main et s’enfuit avec Katia en voiture, conduite par un black qui .. Ah pardon je n’ai pas eu le temps de le présenter, 47 le tue instantanément (alors, tuer le mec qui te roue de coups non mais par contre le premier black qui débarque à une centaine de mètres, hop hop hop)
Et Spock sauve finalement la demoiselle en faisant le kakou devant l’ambassade Américaine, qui les arrête pour les interroger.
Mais lors de l’interrogatoire, Katia est prise de panique car son 6ème sens l’avertit d’un danger, 47 va venir ! Elle en informe monsieur le policier, qui doute un tantinet de tels propos.
47 quand à lui est arrêté à son tour pour s’être présenté à l’ambassade avec tout son attirail, mais heureusement, il avait tout prévu. Comme par exemple le fait que le flic devant l’interroger débarque avec son sniper, le pose sur la table, le charge, et que le combo ‘Flic un peu con + Coup de pied sous la table + Sniper chargé’ déboucherait sur une chaîne de menottes brisée, et un bourre-pif de circonstance. Bon eh bien apparemment ils ont ce fabuleux super-pouvoir Hollywoodien qui est d’avoir lu le script, comme c’est bien fait.
Ensuite c’est très bref, baston, Spock traverse la vitre pare-balles et nos deux joyeux lurons s’enfuient de nouveau. 47 lui profite de la pagaille pour se déguiser et s’enfuir discrètement, sauf qu’il est un peu con parfois et comme il embarque son sniper avec lui, ça a le don d’intriguer un peu UN des 20 policiers qui ont accouru sur place. Et puis petite claque humiliante et puis 47 s’en va, au calme.
Grâce à son pouvoir de prédiction, il envoie une balle se loger dans le bras de Katia, une balle traçante (qui n’a fait que l’effleurer et est donc soit dans la voiture soit dehors, mais passons), Spock et la demoiselle s’arrêtent dans un appartement, où ils cherchent où peut bien être passé Papa Litvenko.
Pardon ? Et donc Katia, tu comptais aller où en te rendant au métro tout à l’heure ?
Achevez-moi svp.

Bref, Katia finit par trouver l’endroit où est son père à l’aide de divers indices, comme par exemple le fait qu’il ait un cancer des poumons, aime les fleurs et parle Tamoul (Si si), elle ne le dit pas à Spock, qui… Ah bah, décède, criblé de balles par 47 qui vient de rentrer dans la pièce. Vraiment dommage qu’il n’y ait personne ici qui puisse prédire l’avenir, ça aurait pu aider.
S’ensuit de nouveau une scène incohérente de bout en bout, avec 47 qui explique qu’il est le gentil et qu’il veut la sauver en dépit de son manque de cheveux flagrant, qu’il lui a tiré dessus juste pour la retrouver, pas la tuer. Par contre faire passer un test mortel à base de réacteur d’avion à la demoiselle pour évaluer ses capacités, ça, pas de souci.
Les deux bougres ont ensuite tôt fait de partir de ce chantier/base secrète car le Syndicat est sur le point d’arriver ! (Oui, le pouvoir est revenu, c’est magique)
Et débarque également… Spock , qui est bel et bien vivant ! Et qui est bien entendu en réalité un méchant, mais pas n’importe lequel, un méchant avec du Bullshittonium sous la peau, le rendant quasiment indestructible.

Mais Katia voit dans le futur quand ça arrange le script ne l’oublions pas, et donc par exemple elle sait qu’en tirant une balle dans la vitre, ça va la briser, et que le réacteur qui est derrière (et qui était ailleurs il y a 2 minutes) va aspirer les méchants (Mais pas Spock, qui est au dessus de tout ça), laissant à nos deux fripons l’opportunité de s’échapper, direction… Singapour !
Et Spock dans tout ça ? Eh bien il utilise ses capacités vulcaines et se téléporte à Singapour. (Je rigole hein, il lit le script comme tout le monde)
Je passe sur la scène où Katia apprend à se cacher des caméras, puisqu’elle les évite de toute façon toutes sauf une, celle de l’extérieur de l’aéroport, qui filme 47 aussi d’ailleurs, mais bon vraiment, passons, ça vaut mieux.
Et ils se posent dans un appartement, où Katia se baigne et 47 passe en mode veille

Quand tout à coup, des chinois débarquent et se font démolir par 47, voilà, c’est tout.
Sûrement des chinois contrefaits pour être aussi mauvais.
Ils sont donc désormais repérés et, comme Papa Litvenko aime les fleurs, se rendent au Méga-Jardiland le plus proche. Et.. le trouvent, easy. Katia est surprise, elle ne s’attendait pas à ce que son père soit le Roi d’au delà du mur. Lui ne l’est pas tant et déblatère un bon blabla des familles sur le fait que la vie est faite de choix, tout ça tout ça.
Mais très vite, d’autres chinois débarquent et tirent partout, et lancent une course-poursuite. S’ensuivent alors explosions, des méchants qui descendent en rappel, 47 qui esquive avec brio les balles fusant tout autour de lui, tout en prenant soin de dézinguer parfaitement chaque opposant, avec des poses stylées et en faisant des doigts à la logique et au bon sens.
Sérieusement, je pense que le scénariste avait également le script du prochain Die Hard à écrire, et qu’il a tapé la partie « Et là le chauve éclate tout le monde » dans le mauvais document Word, je ne vois pas d’autre explication possible.
Malheureusement Papa Mance est touché accidentellement pendant l’affrontement. (oui oui, car jamais personne n’est touché dans ce film malgré le nombre imposant d’ennemis, mais par contre dès qu’il y a un rabouin qui fait tomber son fusil par terre, paf la balle dans la jambe) Il est donc capturé, afin d’être interrogé par le grand big boss, Toitoine Leclerq.
Au QG du Syndicat donc, Spock s’énerve contre Papa Mance, qui lui rétorque : « Vous êtes un bâtard, Jon Snow Smith » Mais alors que Spock va lui réinjecter du Machin-qui-fait-très-chaud pour lui délier la langue, Toitoine intervient et lance à Mance :
« Tu n’es qu’un suceur de roues » Ou bien peut-être « Suceur de roux » ?
Je vous avouerais ne pas avoir bien compris mais bon, au point où on en est.

Pour libérer Papa Mance, 47 use de la technique du « J’attache Katia à un Hélico et je la laisse gérer » ce qui me fait un peu douter de la super-intelligence de 47, mais comme le script a toujours raison, Katia fonce dans le QG ennemi, et à l’aide de ses pouvoirs tue la majorité des occupants de l’étage. 47 monte lui filer un petit coup de main mais tombe nez à nez sur Spock, qui engage la baston.
Malheureusement pour lui, 47 prend le dessus et après avoir administré une demi-douzaine de balles dans son bide (Et toujours aucune dans la tête bien entendu, mais bon vu les personnages de ce film je ne suis plus aussi sûr que cela ait un réel impact) il utilise une corde de piano pour l’attacher à un câble mural et le transformer en guirlande électrique.

Courage, la fin du film est proche
47 et 90 (le nom originel de Katia) se rendent donc sur le toit, où encore plus de chinois les attendent. Baston s’ensuit, 47 prend même une balle pour Katia, parce qu’il est comme ça 47, il n’a pas d’émotions et est super-intelligent mais préfère sauver la donzelle en détresse plutôt que de coller une balle dans la tête d’un chinois, ce qui est pourtant plus simple, plus rapide, et ne laisse aucun regret.
Mais hélas Toitoine a profité du chaos ambiant pour s’enfuir avec papa Mance en hélicoptère ! Ils s’envolent donc au loin… mais Mance, qui est cancéreux rappelons-le, fait exploser l’habitacle d’une simple pression sur l’inhalateur piégé que lui avait donné 47 au préalable ! (avec un clin d’œil et un « Tkt frère g tt prévu ») tuant sur le coup le grand méchant.
Dommage qu’il l’ait pas fait plus tôt, du genre quand il n’y avait que des méchants sur le toit, vraiment dommage.
Alors, enfin terminé ? Pas tout à fait, 47 et Katia se dirigent vers l’ascenseur quand soudain son 6ème sens la prévient d’un danger, un ennemi seul et balèze arrive ! Et débarque alors… 48, clone parfait de 47, en un peu mieux (Il est donc plus rapide, plus fort, plus intelligent, mais hélas pas beaucoup plus beau) :
« Ahahah vous voilà faits comme des rats, qui aurait pu prédire ma venue, puisque celle-ci dépendait de si oui ou non tu tuerais la fille, et que Diana notre boss vient seulement de l’apprendre au téléphone il y a environ 7 secondes, ahahah.
– Effectivement c’est très fort, mais ne perdons pas de temps en incohérences veux-tu, baston ?
– Baston. »
Tiens, ça pourrait être le crédo du film ça,.. bref en tous cas enfin terminé, je peux enfin rentrer chez… Eh merde.
Bah oui, qu’est ce que serait un film sans scène post-générique après tout ?
Pour information, on y voit le corps de Spock inerte, encore ficelé et fumant comme un jambon, mais celui-ci ouvre un œil ! Et il est désormais.. Albinos !
Oui oui, vraiment.
Ah et… Fin.

Et n’oublions pas : Le producteur Adrian Askarieh, à l’initiative de l’adaptation cinématographique de la franchise, explique : « Avec ce nouveau film, nous sommes restés fidèles au personnage et à son univers original, tout en accentuant le réalisme. »

Un vrai nanar ? Ou simplement un navet ? Parfait pour un visionnage en streaming.
Un nanar :° Si un soir tu as 1h30 à combler, hésite pas :d
Bah en ce moment je me refais la filmographie de l’ immense Max Pécas…Bien trop tôt disparu.
T’as de quoi faire, petit coquin :d